mercredi 31 octobre 2007

El liberator

Attali, le libérateur de croissance, donne un entretient au Monde d'hier. On y trouve ses habituelles tirades toujours à la limite du non sens, mais pas toujours du bon coté de la limite: “La principale libération à faire, c'est la libération des catégories sociales qui, aujourd'hui, n'ont pas accès à exprimer toutes leurs formes de croissance."

On y lit aussi au détour d'une phrase quelques petite choses intéressantes."Le demandeur d'emploi doit être un salarié avec un contrat de travail signé avec l'agence de l'emploi." Lier les prestations sociales à la personne et pas a la fonction une idée proposée par pas mal d'économiste (enfin parmi ceux qui ne sont pas pour supprimer toute protection social) qui forme une des bases du système de flex-sécurité Danois, par exemple. Cela semble être une des seules manières efficaces d'introduire de la fluidité dans le marche du travail tout en conservant un bon niveau de sécurité. En plus un system de ce type permettrait de mettre fin a l'immense écart entre insiders, qui profitent d'un niveau de protection social élevé, et outsiders, qui subissent une précarité indigne.
"On ne peut pas demander aux corporations de réduire les rentes et les doubles emplois si l'État ne commence pas par le faire". Et même si l'État le fait, je ne suis pas sur que demander gentiment suffisent. "Il faudrait regrouper les communes en quelque 6 000 communautés de communes pour gérer les grandes infrastructures et faire en sorte qu'il n'y ait plus d'administration d'Etat au niveau du département". Cette proposition ressemble a s'y méprendre a la reforme administrative mise en place au Danemark début 2007. Les amter, équivalent de nos départements on été regroupé pour former cinq régions, et les communes on été fusionnées en communautés de communes, leur nombre passant de 270 a 98. Cette reforme n'aurait pas été possible sans le système de flex-securite et le fait que les agents de ces collectivités territoriales aient des contrats de droit privé. Je ne vois pas comment une telle reforme pourrait passer en France, ou il serait pourtant utile d'avoir un plus petit nombre d'unité administrative, mieux dotés et au pouvoir plus clairement définit.
Attali va bientôt nous proposer d'élire une Reine (Cecilia 1ere?) et d'aller coloniser un morceau de banquise.

mardi 30 octobre 2007

Remittances, migrations et pauvreté

Adams et Page font une étude cross-section (en coupe croisée ?) sur l’impact des migrations et des remittances sur la pauvreté. Les auteurs revendiquent leur étude comme étant la première sur un vaste échantillon de pays. Ce qui frappe en premier lieu c’est la pauvreté des donnés disponibles. Les pays en développement n’ont pas ou ne diffusent pas de statistiques sur les migrants qui quittent leurs territoires. Il faut donc essayer de reconstituer ces flux depuis les donnés des pays de destination des migrants. Le problème est que sur les quartes grandes zone de destination (US, Europe, Pays du Golf et Afrique du Sud) seul deux, les US et l’Europe, fournissent des donnés. D’autres parts ces chiffres ne tiennent pas compte des clandestins. Pour ces deux raisons, ils sont donc imprécis et fortement sous-estimés. Le problème est le même pour les remittances : seul l’argent transitant par le system bancaire et comptabilise, ors il ne fait aucun doute que beaucoup d’argent transite par des canaux informels, mais même la proportion de ces transfert est dure a estimer.

Malgré ces problèmes de données, on peut trouver des résultats intéressants avec un peu d’économétrie. Les migrations comme les remittances ont un effet positif sur la réduction de la pauvreté. Sous différentes spécifications du modèle, ces résultats demeurent, ils sont donc robustes, mais leur ampleur est faible. On peut y voir trois raisons. Les migrations et les remittances ont peu d’effets sur la pauvreté. Soit un effet de la sous estimation systématique des donnes. Un troisième argument un peu plus subtil est propose : l’effet se fait plus sentir sur la réduction de la profondeur de la pauvreté, c'est-à-dire la distance entre le ménage pauvre moyen et le seuil de pauvreté, de ce fait réduisant le Gini. Ce troisieme argument est appuyé par le fait que remittances et migration on un effet plus important lorsque l’on régresse sur le niveau de pauvreté que sur la part de pauvres.

La grande part d’informelle et de clandestinité qui entoure beaucoup de ce qui touche aux questions migratoires rend difficile le recueil de donnes et donc la découverte d’effets incontestable. Il semble néanmoins que les migrations et les remittances soit un moyen d’agir contre la pauvreté. Encore faut il être capable de saisir cet occasion, ors les opinion comme les politiques en Europe ne sembles plus voir en l’immigration qu’une menace économico-identitaire

dimanche 28 octobre 2007

Effet des remittances au Nicaragua

Aujourd'hui, un article de Andersen, Christensen et Molina base sur une étude empirique de l’impact des remittances sur les ménages au Nicaragua. Comme je vais probablement poster une série d'article sur le sujet, autant commencer par définir de quoi je parle. Remittances est un terme anglais désignant l'argent envoyé par un migrant dans son pays d'origine. N'ayant pas trouvé de traduction satisfaisant (c'est a dire plus courte que: "argent renvoyé par un migrant dans son pays d'origine"), et n'espérant pas entrer a l'Académie Française sous peu (de toute façon tant que je serais handicape de l'orthographe et aurais un clavier US, donc sans accent, je crois que ce n’est pas gagné), j'utiliserai donc le terme anglais.

Cette étude a été conduite en deux temps : en 1998 une première enquête sur plus de 17500 personnes, en 2001 un nouveau questionnaire similaire adressé aux mêmes familles dans la mesure du possible. Les questions portent sur le montant et la fréquence des transferts d’argents reçu de l’étranger. Sont aussi posées une série de questions sur les caractéristiques du ménage (taille, niveau de revenue, âges,…) sa consommation, son épargne, la scolarisation des enfants, les dépenses de santé…

Les études conduites au niveau macro établissent des résultats contradictoires. L’idée est donc qu’une étude au niveau micro de l’effet des remittances sur les ménages permettrait d’éclairer les mécanismes en action. On constate clairement que plus un ménage reçoit d’argent, en valeur absolue, plus ses chances de s’élever dans l’échelle social sont grande et celle de descendre sont faible. La ou les choses se compliquent, c’est que quand on regarde l’effet en fonction de la proportion de remittances dans les revenues du ménage. Pour ceux dont la proportion est inferieur a 23%, l’effet sur la mobilité social est toujours positif (par rapport au groupe témoin), en revanche pour les ménages dont la part est élevée, l’effet devient moins important pour la mobilité ascendante. Les donnes montrent même un résultat négatif au delà d’un certain niveau.

Les remittances les plus importantes sont aussi les plus régulière, elles constituent un revenue stable pour certain ménages, ce qui diminue les incitations a investir cet argent. Il est toujours bon a prendre qu’elles servent de filet de sécurité pour le ménage et limite les risque de glissement dans la pauvreté.

Quelques régressions plus tard, l’effet sur l’éducation est très faiblement positif, mais non-significatif et non robuste. Sur l’offre de travail l’effet est tres faible et négatif, l’argent est utilise en partie pour acheter du temps de loisir. Le seul effet vraiment positif est celui sur les dépenses de santé, mais la direction de causalité n’est pas clairement établie : Les migrants tendent ils a envoyer plus d’argent a leur famille quand il y a des dépenses de santés auxquelles il faut faire face ou les familles investissent elles plus dans la sante quand elles reçoivent plus d’argent?

Que peut-on conclure de cette étude ? Les auteurs insistent sur le fait qu’au Nicaragua pour beaucoup des familles qui reçoivent ces transferts, ils constituent une source de revenue régulier. Ils permettent de réduire la vulnérabilité sociale des ménages, et d’accroitre leur mobilité ascendante, mais seulement jusqu'à un certain point. L’éducation et l’investissement sont des facteurs indispensables à une croissance de long terme, ors ils ne sont pas significativement booste par les remittances. Il existe un arbitrage entre réduction de la pauvreté à court et a long terme, et il semble que le résultat de cet arbitrage tende vers le court terme.

jeudi 25 octobre 2007

Elections !

Depuis au moins 2 mois les rumeurs couraient. Ca y est. Anders Fogh Rasmussen, premier ministre a demande à la reine de convoquer des élections. Le mandat des députés courait jusqu’en février 2009, mais la pratique est courante ici de tenir des élections avant terme. Rasmussen a déclaré que les spéculations qui entouraient la tenue d’élection depuis des mois « affectent le paysage politique et rendent difficile de forger des compromis ». La coalition libéral-conservateur au pouvoir vit ses dernières semaines, quelque soit le résultat du scrutin.

Les commentateurs s’accordent a trouver le moment bien choisi. Les performances économiques du Danemark sont impressionnantes, 3,5% de croissance, un chômage quasi-résiduel (qui a parle de NAIRU ?), mais les prévisions pour 2008 font moins rêver. Le contingent Danois en Irak a été retiré, c’était l’une des principaux reproches fait à Rasmussen, qui avait pris la décision de l’envoyer. Le traite simplifie/de reforme des institutions/constitutionnel (rayez les mentions inutiles) adopté la semaine dernière par les chefs d’états de l’UE constitue plus une cause de souci que de soulagement pour le premier ministre. Le Danemark n’a jamais été un pays farouchement pro-européen, et l’actuel coalition est compose du parti du peuple danois, parti nationaliste et donc violement anti-européen. Or le gouvernent doit décider si la ratification de ce traite doit être soumise a referendum, et s’il consultation populaire il y a, il y a de forte chance que le traité soit rejeté, ce qui placerait Rasmussen dans une situation délicate dans la mesure où il l’a négocié et devra donc le défendre. Le Folkeparti lui poussera pour une consultation populaire et appellera a rejeter le traiter. Explosion de la coalition au pouvoir garantie.

Si vous voulez tout comprendre des élections danoises, savoir pourquoi venstre (la gauche en danois) est un parti de droite, pourquoi La nouvelle alliance, parti de centre gauche conduit par un palestinien, déclare d’ors et déjà soutenir Rasmussen, allié d’une formation xénophobe. Pourquoi personne ne parle des sociaux démocrates, alors qu’ils sont crédités de 25 à 30% selon les sondages. Et enfin ce que la reine vient faire dans l’histoire, stay tuned.

Détail intéressant, les élections ont lieu trois semaines seulement après avoir été convoquées. Rien d’exceptionnel ici, c’est la tradition, mais cela laisse présager d’une campagne intense. En fin d’après-midi dans les rues d’Aarhus, soit quelques heures après le lancement de la campagne, les distributeurs de tracts était déjà au travail.

mercredi 24 octobre 2007

Emmenagement

Ce blog est la continuation de mon précédent blog sur une autre plate forme.
Pour ceux que ça intéresserais, l'adresse du prédécesseur: http://www.sanchop.canalblog.com/