mardi 30 octobre 2007

Remittances, migrations et pauvreté

Adams et Page font une étude cross-section (en coupe croisée ?) sur l’impact des migrations et des remittances sur la pauvreté. Les auteurs revendiquent leur étude comme étant la première sur un vaste échantillon de pays. Ce qui frappe en premier lieu c’est la pauvreté des donnés disponibles. Les pays en développement n’ont pas ou ne diffusent pas de statistiques sur les migrants qui quittent leurs territoires. Il faut donc essayer de reconstituer ces flux depuis les donnés des pays de destination des migrants. Le problème est que sur les quartes grandes zone de destination (US, Europe, Pays du Golf et Afrique du Sud) seul deux, les US et l’Europe, fournissent des donnés. D’autres parts ces chiffres ne tiennent pas compte des clandestins. Pour ces deux raisons, ils sont donc imprécis et fortement sous-estimés. Le problème est le même pour les remittances : seul l’argent transitant par le system bancaire et comptabilise, ors il ne fait aucun doute que beaucoup d’argent transite par des canaux informels, mais même la proportion de ces transfert est dure a estimer.

Malgré ces problèmes de données, on peut trouver des résultats intéressants avec un peu d’économétrie. Les migrations comme les remittances ont un effet positif sur la réduction de la pauvreté. Sous différentes spécifications du modèle, ces résultats demeurent, ils sont donc robustes, mais leur ampleur est faible. On peut y voir trois raisons. Les migrations et les remittances ont peu d’effets sur la pauvreté. Soit un effet de la sous estimation systématique des donnes. Un troisième argument un peu plus subtil est propose : l’effet se fait plus sentir sur la réduction de la profondeur de la pauvreté, c'est-à-dire la distance entre le ménage pauvre moyen et le seuil de pauvreté, de ce fait réduisant le Gini. Ce troisieme argument est appuyé par le fait que remittances et migration on un effet plus important lorsque l’on régresse sur le niveau de pauvreté que sur la part de pauvres.

La grande part d’informelle et de clandestinité qui entoure beaucoup de ce qui touche aux questions migratoires rend difficile le recueil de donnes et donc la découverte d’effets incontestable. Il semble néanmoins que les migrations et les remittances soit un moyen d’agir contre la pauvreté. Encore faut il être capable de saisir cet occasion, ors les opinion comme les politiques en Europe ne sembles plus voir en l’immigration qu’une menace économico-identitaire

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La traduction consacrée en français de remittances est "remises". Sur le fond, deux remarques :
- les remises sont un meilleur moyen de réduire la pauvreté conjoncturelle que les autres mécanismes de transferts de fonds ;
- le message optimiste de Adams et Page n'est pas partagé par Charni et al (2005) qui montrent que les remises peuvent être un substitut aux ressources monétaires des pays qui les reçoivent, et désinciter au travail. Le résultat économétrique est une relation négative entre la croissance des remises et la croissance du PIB.

Sancho a dit…

J'étais justement en train de lire le papier de Chami et al. Ils ne remettent pas en cause les résultats de Adams et Page, mais en exhibent les conséquences en terme d'aléa moral et de substitution aux revenue du travail. Néanmoins la relation négative entre croissance du PIB et niveau ou variation des remises n'est pas causal. On peut tout au plus en conclure que les remises sont contra cycliques.
Si vous avez d'autres références sur le sujet a conseiller a un modeste étudiant, je vous en serait très reconnaissant.