lundi 17 décembre 2007

La douceur économique du jour











Sur voxeu, Esther Duflo signe un court article qui fait plaisir à lire. Les vagues d'immigration récente s'intégrerait aussi vite que les précédentes. Sont évidement concerne au premier chef les migrants originaires de pays musulmans en Europe, et d'Amérique latine aux Etats-Unis. Sur les deux continents la rhétorique anti-immigre devient de plus en plus virulente, violente et obsessionnelle. A ces qualificatifs Esther Duflo ajoute irrationnelle. Chaque vague de migration engendre t'elle les même craintes? Je ne suis pas assez historien pour répondre, mais il me semble que chacun leur tours, les italiens en France et aux États-Unis, Les polonais en France, les irlandais aux États-Unis, n'ont pas été accueillis a bras ouverts. Puis le temps fait son œuvre. Dans la même veine, mais sur un autre registre, le Japon il y a trente ans. Toutes les usines d'Europe allait fermer, tous au chômage, il n'y avait pas de lutte possible. Le cliche raciste des fourmis ne vivant que pour le travail et la collectivité marchait a plein. Puis le Japon a connus une crise financière, une récession, et se retrouve avec un problème de retraite encore plus insoluble que l'Europe. Il ne fait plus peur, il est des nôtres... Aujourd'hui la chine tient exactement le même rôle, suscite les mêmes craintes. Espérons que la science économique, et la science social en général, pourra contribuer à apaiser les craintes autant qu'elle le pourra, et mieux qu'elle n'y est parvenue pour l'émergence des pays d'Asie. Mais la raison ne peut pas grand chose contre la xénophobie.

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Histoire de ver.



Je tombe sur cette chose dans le Figaro du jour (via versac). Ma première réaction consiste a bondir de ma chaise, de m'indigner, de trembler pour le respect de ma vie privée, et de faire mon deuil des libertés individuelles. Et puis en y regardant de plus près...
"La police est en passe d’obtenir le droit de placer sur les machines des particuliers et des entreprises des clés de connexion, souvent semblables à des clés USB, pour espionner des suspects dans le cadre d’enquêtes sur la délinquance organisée".
Je sais que dans les films les méchants sont un peu con, mais dans la vrai vie peut être trouveront ils étrange qu'une clef USB estampillée Police nationale soit subitement apparu a l'arrière de leur PC. Mais sait on jamais, il y encore des méchants capable de se faire attraper a cause de leur portable.
Mais ne sous estimons pas la ministre de l'intérieur, elle a pense a tout. La police devrait pourvoir installer des trojans et autres spyware. Une seul problème, la police n'est pas la première a vouloir jouer a implanter des spyware dans nos PC, et a peu prés tout le monde utilise une brochette d'antivirus/spyware, firewall et autres. En attendant l'avènement de "l'internet civilise" cher a notre ministre de l'intérieur, consultant pour la fnac, président de la république, ou l'on pourra enfin rendre illégale ce type de protection, puisque elle ne seront plus nécessaire qu'a ceux qui ont quelque chose a se reprocher, la ministre de l'intérieur a une idée de génie. Négocier avec les éditeurs d'antivirus pour qu'ils ne signalent pas worm.win32.policenationale. Aucun doute qu'une industrie dont les revenues sont tirée de la confiance qu'ont les usager dans le produit qu'ils achète va adorer l'idée.
Au delà de la beauté technique du dispositif, l'article du figaro livre quelques détails juridiques, que je ne prétendrais pas approfondir tant la blogosphere regorge de juristes aux claviers acérées. Je note tout de même: "Ce superpouvoir sera bien sûr placé sous le contrôle du juge d’instruction, mais aussi du juge des libertés et de la détention (JLD), notamment pour les en­quêtes préliminaires". Moi qui avait osé douter pendant un instant de l'importance qu'accorde le ministère de l'intérieur aux libertés individuelles. Je respire. Et puis après tout, la police a déjà le droit d'espionner les conversation téléphonique, et jamais le Figaro ne fait état d'abus de ce pouvoir. Ça doit vouloir dire que ça n'arrive pas. De toute façon ça ne concerne que les affaires les plus grave. Promis juré: "terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d’ar­mes et de stupéfiants, enlèvement, sé­q­uestration, proxéné­tisme, ex­tor­sion, fausse monnaie, blanchiment et aide à l’entrée et séjour d’un étranger" Comprenez, l'aide au séjour d'un étranger, le terrorisme et le meurtre sont parfaitement comparable. Un étranger, en France! Le gouvernement ne peut pas rester les bras croisé. Il en va de la sécurité de nos concitoyens. Ça devient une obsession, ce serait ridicule si ce n'était tragique. De plus vu la propension du législateur a réagir au moindre fait divers, on peut imaginer qu'a cette liste s'ajouteront: Les morsures de chiens dangereux, les feux de forets et le squattage des cages d'escalier en bande.

L'État a probablement deja les moyens d'espionner les ordinateurs de tout un chacun, a discrétion, via les RG et autres. Alors qu'apporte cette proposition de loi.Probablement pas grand chose a part des gages a l'électorat de droite a l'approche des municipales.

lundi 10 décembre 2007

Attaquer des moulins...

Reuters ¦ Nicolas Sarkozy à Tripoli
Voila un homme qui n'a jamais cédé a la tentation de la repentance, cette mode d'exécrable. Se repentir pourquoi, de toute façon. Quelques "droit de l'hommistes" continuer a lui reprocher deux avions détruits, alors qu'il en achète des neufs. Soyons magnanimes, encourageons "son retour à la respectabilité internationale" puisqu'il «il n’y a plus rien à lui reprocher». Vendons lui des équipements militaires, ça contribuera a la stabilité de la Lybie. Comme il est «normal que les faibles aient recours au terrorisme», si la France lui refourgue quelque Rafales, il n'aura plus a s'abaisser a de tels extrémités. C'est quasiment faire œuvre humanitaire. Il récompensera peut être Sarkozy de son "Prix Kadhafi des droits de l'homme"
On pourra seulement être déçu par le fait qu'un si grand leader populaire et socialiste plante sa tente a l'hotel Marigny et pas rue de la banque, ou au bord du canal saint martin, ou il aurait pu prouver sa proximité avec le peuple.
Kadhafi a Paris, le coup de fil a Poutine pour le féliciter de sa réélection, le silence assourdissant sur les droits de l'homme a Pekin, Sassou Nguesso a l'Elysee. Apres ça Sarkozy va continuer a nous expliquer que la France est le pays des droits de l'homme, "solidaire de tous les proscrits".
A combien de Centrale Nucleaire et d'Airbus évaluez vous le prix de votre conscience?

mercredi 5 décembre 2007

A quoi sert l'économiste? (1/2)

Rodrik, dans un papier intitule Growth Strategies aborde la question au sujet de l’aide au développement. Le Consensus de Washington, forgé en 1990, constituent aujourd’hui encore le cadre de référence pour une politique de développement. Le Consensus de Washington a connu une médiatisation certaine, très négative, comme étant l’exemple de la politique néolibérale visant à asservir le tiers-monde. Qui connait vraiment ses 10 règles ?

1. Discipline fiscale

2. Réorientation des dépenses publiques

3. Reforme fiscale

4. Libéralisation des taux d’intérêt

5. Taux de changes unifies et compétitifs

6. Libéralisation des échanges

7. Ouverture aux investissements étrangers

8. Privatisation

9. Dérégulation

10. Sécurisation des droits de propriété

Ces règles découlent de la théorie économique de base. Les trois premières ont pour but d’établir un system de taxation qui soit durable, pas trop distortionnaire et qui permette a l’Etat de financer ses politiques. La 4 et la 5 permettent d’assurer que le system financier soit cohérent dans une économie ouverte, que le taux de change reflète l’économie réelle. La 6 et 7 découlent directement des théories de l’économie international. La 8 et la 9 ont pour but l’efficacité économique, et la 10 de créer les incitations à investir pour les résidents comme les étrangers.

Néanmoins, une application stricte et soudaine de ces règles conduirait n’importe quel pays en développement à une grave crise économique. Si le pays peut s’en remettre a moyen terme, le gouvernement qui a implémenté ces mesure lui n’a aucune chance, et ce retrouvera certainement remplace par un gouvernement populiste quelconque, une dictature ou autre. Toute politique de développement doit être contingente à la situation initiale du pays et a ses spécificités. Elle doit créer par les politiciens locaux, qui ont une connaissance intime de la situation locale. C’est le seul moyen de designer des solutions spécifiques susceptible de fonctionner, et d’aboutir au développement. Les règles du Consensus de Washington sont des guides utiles, des buts vers lesquels tendre, pas des commandements divins. La Corée du Sud et le Japon se sont développés autour de conglomérats géants proche du pouvoir politique, avec de l’emploi a vie et des échanges encadres. Ces stratégies on permit à ces pays de commencer le processus de développement, puis progressivement ils se sont rapprochés des règles du Consensus. Mais une telle stratégie ne marcherait sans doute pas pour un pays africain.

La théorie économique fournis des fils directeurs, des objectifs, et quelques règles. Mais elle est très imparfaite et son application ne peut être littérale. Les politiques doivent être spécifiques au contexte, et leur effet doit être évalué en permanence.

jeudi 29 novembre 2007

Voler c'est mal (le voleur n'est pas celui que l'on croit)



Alors que la commission Olliviene vient de rendre son rapport, les critiques pleuvent sur le fond. Des économistes dissèquent méthodiquement la bête: ici, Mathieu P. (nous avons le même nom de famille, mais aucun lien) prétend être allé au delà de l’introduction. Conscience professionnel du blogueur, ou prétexte à assouvir un gout ce genre de lecture aride, a chacun de juger. Les Econoclastes se fendent de 2 billets dans la même soirée, la et la. Un juriste (la science lugubre n’est pas celle que l’on croit) aussi s’y met la, la. Les bobos revendiqués, comme les dieux tutélaires de la blogosphère s’y collent, la aussi.

Tout ca pour dire que je ne pense pas avoir grand-chose de constructif à ajouter sur le fond. Les mesures techniques proposées ne sont pas techniquement réalisable. Le rapport ne fait que défendre le statuquo, au nom d’arguments moraux (voler c’est mal) et de menaces d’extinction de la créativité (si vous continuez à télécharger, on ne vendra que de la soupe !) voir d’apocalypse culturelle. Passons sur « l’internet civilisé » du wannabe Poutine (discours ici). Les arguments économiques existent en faveur d’alternatives. Certains parmi les plus audacieux, suggèrent de laisser le marché s’organiser de lui-même. Les inconscients : il s’agit de culture tout de même! Alexandre Delaigue fait un parallèle avec l’industrie de la mode assez pertinent, illustrant le fait que des règles de copyright strictes et assez arbitraires ne sont pas indispensable à la créativité. Toujours est-il que le temps ou l’on osait rêver a une licence global semble bien loin. Ce rapport ressemble donc fort à une justification de la préservation des intérêts en place. Une partie des intermédiaires de l’industrie du disque avait sans doute son utilité dans un autre temps, celui ou internet n’existait pas. Depuis, la raison de leur existence, à part d’extraire une rente des consommateurs et des artistes, n’est plus aussi évidente.

Il est une chose que j’ai du mal à comprendre (plusieurs en fait) : Pourquoi créer une commission pour pondre ce rapport. Si le but était de trouver des gens à la solde de l’industrie du disque et de la distribution, l’assemblée en est pleine, les débats autour de la loi DADVSI on suffit à le prouver. En plus l’assemblée aurais pu servir de légitimation démocratique à ce rapport, et de garantie d’un semblant d’objectivité. Pourquoi choisir le patron de la FNAC, même les moins adeptes des théories du complot auront du mal à nier le conflit d’intérêt. La légitimité de ce rapport était donc mort-née. En tous cas j’attends avec impatience le rapport de la commission de Villiers sur la situation dans les banlieues.

dimanche 25 novembre 2007

Evolution des determinant des remises en Turquie

Dans ce papier de 2005, Aydas, Neypati et Metin-Ozcan se proposent d’étudier les déterminants macro-économiques des remises des travailleurs. Leur étude porte plus particulièrement sur le cas de la Turquie. Ce cas est intéressant pour plusieurs raisons. Premièrement, la Turquie possède des statistiques sur le montant des remittances depuis 1964, alors que pour la plupart des pays, ces données n’existent que depuis le milieu des années 70. Deuxièmement, la Turquie ayant eu une politique active d’envoi à l’étranger de travailleurs, il existe des données précises sur les contingents envoyés à l’étranger depuis au moins 1961. Troisièmement, les autorités Turques ont pris conscience très tôt de l’opportunité que pouvait représenter ces flots de devises, et ont essayées divers politiques pour les favoriser et les canaliser. Il est donc intéressant de voir si l’on peut isoler l’effet de ces politiques dans les données.

A partir du début des années 60, la Turquie a menée une politique de développement planifiée. Basée sur une industrialisation rapide, de grandes unités technologiquement avancée et très intensive en capital, elle a crée peu d’emploi. En parallèle la productivité du secteur agricole traditionnel a crue, diminuant l’utilisation de main d’œuvre. Le chômage dissimulée dans le secteur traditionnel a donc commence à apparaitre au grand jour. D’autre part cette politique d’industrialisation a rendu la Turquie dépendante de ses importations d’intrants et de technologie, et donc demandeuse de devises. La politique logique pour faire face à ces problèmes était d’exporter le plus possible de main d’œuvre en essayant de maximiser le flot des remises de ces migrants. Différentes politiques ont été mises en œuvre pour maximiser les remises : des taux de changes préférentiels, des taux d’intérêts élevés pour les comptes en devises… Les autorités ont aussi essaye de canaliser ces remises dans des activités productives et créatrice d’emploi, notamment en proposant des prêts en lire turque pour l’investissement garanties par des comptes en devises ouvert par les migrants.

Une étude économétrique est conduite avec une série de variables explicatives macro-économiques : le stock de travailleurs a l’étranger, le PIB pc Turque et un indice du PIB pc des pays de destination des migrants, la croissance du PIB Turque; Des variables monétaires comme le différentiel de taux d’intérêt, la prime au marche noir, la surévaluation réel, l’inflation domestique. L’analyse est conduite sur deux périodes : 1965-1993 et 1979-1993. Durant la première période, le niveau du PIB Turque est significatif et influe négativement sur le montant des remises, comme la prime au marché noir, tandis que la surévaluation influe positivement. Le fait que ces variables soient significative, et que le différentiel de taux d’intérêt ne le soit pas, indique que sur cette période les remises ont pour but de lisser la consommation et ne sont pas envoyées a des fins d’investissement. Néanmoins, le fait que la prime au marché noir soit significative et négative révèle à mon sens une faille dans l’étude: les auteurs analysent ce coefficient comme signifiant que le contrôle des taux de changes décourage les remises. Or, s’il est plus profitable de passer par le marché noir, il est possible qu’une partie des remises qui passaient par les canaux officiels se soient mise à transiter par des canaux non-officiels, qui par définition ne sont pas pris en compte dans les données. Le montant des remises pourrait donc être globalement inchangé, seules les modalités de transfert variant. Sur la seconde période, la surévaluation n’est plus significative, en revanche le montant des remises est positivement affecté par le PIB des pays de résidence des migrants, par le différentiel de taux d’intérêt en faveur de la Turquie, et négativement par la dummy représentant les années de gouvernement par l’armée et l’inflation. Ces résultats indiquent qu’après 1979, le montant des remises est influencé par les possibilités d’investissement, ce qui rend ces flux sensibles a la stabilité monétaire et politique.

Mon hypothèse pour expliquer le changement de nature des remises : les migrants étant établis depuis longtemps dans leur pays de résidences, nombre d’entre eux ayant pu faire venir leurs familles, ils n’ont plus à garantir le niveau de consommation de proches. Les remises changent donc de but, et deviennent un moyen de préparer un éventuel retour en investissement dans l’immobilier, en épargnant pour la retraite profitant des taux d’intérêts favorables pour les comptes en devise, ou faisant un investissement productif afin de se garantir un revenu une fois de retour. Cette étude démontre l’importance de la stabilité politique et économique, ainsi que d’une politique de change transparente pour attirer les remises a but productifs, plus a même de contribuer a une croissance de long terme que les remises destinées a lisser la consommation.

Et vous, qu’en pensez vous ?

jeudi 15 novembre 2007

Les jeux sont faits


Scène totalement surréaliste hier sur les écrans Danois. Il est environ 11h30, les estimations se transforment de plus ne plus en résultats définitifs. La coalition VKO (Venstre, Konservative, Dansk Folkeparti) est créditée de 94 sièges, les 89 des partis susnommés, et les 5 obtenus par Ny Alliance. Le Folketing réuni 179 députes, 175 du Danemark, 2 des Iles Féroé et 2 du Groenland. La majorité absolue est donc atteinte à 90 députés. Rasmussen est donc reconduit pour un troisième mandat.

Il est 11h30 donc, et les leaders des partis politiques en lice se retrouvent tous dans une salle, sagement assis en demi-cercle face a deux journalistes. Opposition et majorité, de la modérément extrême gauche à l’extrême droite. Ils sont la pour discuter de la formation de la coalition, des choix politiques et tirer un bilan de la campagne. M’imaginant Besancenot, Royal, Sarkozy, Le Pen, De Villiers, Bayrou réunis dans une même pièce, je m’attends à une boucherie sans nom, un pugilat. Le genre de situation ou la seul chose à même de ramener l’ordre est un peloton de CRS et des gaz lacrymogènes. Que nenni, la discussion est très civilise, quelques tension et inimitiés sont apparentes, et d’après mon interprète quelques vacheries sont échangés, mais la parole de chacun est respectée.

Rasmussen commence par tirer un bilan de la campagne, et annonce sa volonté de créer une coalition VKO avec Ny Alliance en plus. Sans surprise. Les conservateurs et le Parti du Peuple Danois (PPD) annonce leur soutient a cette coalition. Puis vient le tour de Nasser Khader, qui avait déclaré il y a quelques jours soutenir Rasmussen. Le voila qui suggère au premier ministre d’aller demander le soutient d’un élu des colonies territoires d’outre-mer, afin d’atteindre les 90 députés. Les négociations sont en cours pour composer la coalition, mais il est clair que La Nouvelle Alliance a montrée qu’elle sera au mieux un allie difficile. Venstre, le parti de Rasmussen est sorti affaibli de ces élections, perdant quelques sièges, alors que le grand gagnant de la soirée est le PPD qui se trouve en position de force pour imposer ses orientations au nouveau gouvernement. L’autre grand gagnant de la soirée sont les Iles Féroé qui ont rappelées au monde entier (au Danemark entier en tous cas) qu’elles existaient.

lundi 12 novembre 2007

stemmeafgivning dag


Ca y est, c’est demain le grand jour. En seulement trois semaines de campagne intenses, beaucoup de sujets ont été évoques. Principalement autour de l’état providence, des taxes et du système de sante, tous n’est pas rose dans le tant fantasmé Model Danois. Mais aussi le bilan d’Anders Fogh Rasmussen, l’Irak, Le traite européen et l’opportunité de soumettre sa ratification a référendum. La question de l’islam et de l’immigration, allégrement amalgamée au terrorisme pour l’occasion, a été très présente dans les débats, portée par le Parti du Peuple Danois (Dansk Folkeparti). Le premier ministre sortant qui avait une bonne longueur d’avance dans les sondages lorsqu’il a convoque les élections se trouve dans une situation beaucoup moins confortable. Son parti est au coude à coude avec les sociaux démocrates. Il pourrait se trouver dans la situation de devoir tenter de créer une coalition avec le Dansk Folkeparti (le FN local, d’aussi bon gout) et les centristes de Ny Alliance, ce qui serait pour le moins instable. Le nouveau parti centriste qui était parti haut dans les sondages semble faire long feu. Son leader, Naser Khader a annoncé hier que son parti soutenait Rasmussen comme candidat au poste de premier ministre. Toute la subtilité est dans le candidat. Il implique qu’ils n’accepteront pas la reconduction de la coalition sortante, mais la négociation d’une nouvelle coalition emmené par Rasmussen. A ma gauche, Helle Thorning-Schmidt, autre candidate au poste de premier ministre, susceptible de conduire une coalition mené par les sociaux démocrates. Ce serait la première femme premier ministre au Danemark. Les derniers sondages (la et la) laissent présager d’une soirée électorale intense.

Pour ceux qui ne se sont pas encore demande quel intérêt avait les élections dans un pays équivalent en taille et en population à Rhône-Alpes, en supplément voici un petit exposé du système électoral. Le Danemark est une démocratie unicamérale, les représentants y sont élus au scrutin proportionnel. Les choses se compliquent. Il y a deux niveaux pour la distribution des sièges. Au niveau local, le pays est divisé en 17 circonscriptions électorales, se partageant 135 sièges. Tous les 5 ans les 135 sièges sont repartis entre les circonscriptions selon la somme de trois facteurs : La population, le nombre d’électeurs et la superficie du district multiplie par 20. C’est l’avantage d’avoir une règle simple et consensuel de répartition des sièges, ca évite des élections inconstitutionnelles. A l’issue du vote, les sièges sont repartis selon la formule de Sainte-Laguë, suffisamment complexe pour vous faire regretter le scrutin uninominal à 2 tours. 40 sièges de plus sont distribues au « niveau national », qui divise le pays en trois régions ad-hoc. Ces sièges sont repartis selon la méthode des quotas de Hare. Au moment de voter, l’électeur choisit un parti ou un candidat nominalement. Une fois les sièges repartis au sein des circonscriptions, il y a encore quelques procédure compliques pour déterminer le nom du postérieur qui aura l’honneur du Folketing. Pour les masochistes et les juristes, la procédure en détail ici

vendredi 9 novembre 2007

Le grand soir, jusqu'au prochain


Je sais que quand j’aurais appuyé sur post, je serais passé officiellement du cote des réacs, des stal et des vieux cons. Moi qui suis encore si jeune. Je dois avoir perdu la flamme. On fait grève pourquoi cette fois ? Ah oui, un gouvernement essaye de passer une loi sur l’université. Je suis globalement assez d’accord avec Versac et il le dit mieux que je ne le ferais.

C’est vrai que c’est un scandale de ne pas pouvoir trouver de boulot avec une licence de socio de Nanterre. Ce n’est pas l’université qu’il faut adapter à la société. C’est la société qu’il faut transformer. Mais c’est vrai que trouver un boulot, un travail productif, c’est devenir complice de nos exploiteurs, victime consentante du system capitaliste. Non au travail, la société nous doit la liberté, sans contrepartie. Qui va payer ? Le bourgeois évidement.

Je suis allé faire un tour sur indymedia (oui, j’aime me faire mal !) Extrait d’un commentaire parmi d’autres : Quant aux étudiants qui veulent continuer les cours qu'ils aillent se faire pendre. Ils ont peur de perdre une année, de ne pas réussir. Mais c'est quoi réussir ? Avoir un gros salaire et devenir l'enculé qui sert de Kapo au patronat et qui fait chier le prolétaire parce qu'il n'est pas assez rentable. Soutiens aux étudiants insurgés. Non à la privatisation. Notre vie nous appartient. On notera en ouverture cette déclaration d’amour à la démocratie. Pas pu m’empêcher de penser à Mohamed, copain Malien rencontre à Jussieu. Distribution de Metro le matin, cours la journée, gardien de nuit la nuit. Tu en reprendras bien une année Mohamed, pour le prolétariat, pour la justice social. De toute façon tu espère quoi en étudiant. Devenir riche et passer du cote des encules de patron.

Vous espérez quoi, franchement. Ce n’est pas une liberté que d’étudier dans nos facs pourries. Ce n’est pas une liberté que de pouvoir étudier une discipline dont jamais on ne pourra se servir, ni pour soi ni pour la société. Il y a un moment ou il faut arrêter de se branler avec ses utopies, se demander comment on transforme ses idéaux en réalisations concrètes. Arrêter de croire que tous ceux qui ne sont pas d’accord ne sont que des cons de fachos.

Vive le DDT


En complément de mon précédent post, trouvé via le PSD blog de la banque mondiale, Mosquitoes, The long-term effects of malaria eradication in India. Les auteurs analysent les effets en termes d’alphabétisation et d’achèvement d’une éducation primaire d’une campagne d’éradication de la malaria. Cette étude utilise une base de données indienne impressionnante. Regroupant district par district (plus de 400) différents proxy du taux de prévalence de la maladie, son type (endémique ou épidémique), ainsi que de nombreuses informations au niveau micro sur la population. Les districts sont repartis en trois groupe en fonction de leur exposition a la malaria, la population en deux catégories, ceux nées avant la campagne d’éradication, et ceux nées après la fin de celle-ci. Arguant du peu d’effet de la malaria en zone urbaine, ils font de ces populations le groupe témoin.

Les taux d’alphabétisation et d’éducation primaire sont supérieurs de 12% pour les personnes nées après la campagne d’éradication par rapport aux personnes nées avant. Sur ces 12% la moitie peut être expliquée par la quasi-disparition de la maladie. Plus intéressant, en assumant un taux de retour de 10% pour l’éducation primaire, ce qui est dans la partie basse de la fourchette habituelle, la malaria réduit le revenu de 7 a 10%, et ce uniquement par le biais de l’éducation.

Les auteurs y voient un lien causal important entre sante publique et croissance économique. On peut y ajouter l’effet sur la productivité des travailleurs, le taux de participation au marche du travail (il faut quelqu’un pour faire le garde malade) et d’autres. On voit la qu’il y a probablement un lien fort entre sante publique et croissance.

Une critique tout de même. Singhal et al ecrivent: These results suggest that the gains observed in the rural sample are not due to overall economic improvements in malarious areas that are unrelated to the eradication campaign, since such improvements would have most likely affected both rural and urban areas”. C’est sur cette affirmation que repose l’utilisation de la population urbaine comme groupe témoin. Je la trouve discutable dans la mesure où à peu prés au même moment, l’Inde faisait sa révolution verte. Les rendements agricole ont augmentes, la production est devenue plus régulière, ce qui a des effets directs sur la sante des populations rurale. On peu aussi imaginer que la mécanisation a permis de libérer de la main d’œuvre, notamment les enfants, des taches agricoles pour leurs permettre de se consacrer a l’école. Rien n'est simple...

mardi 6 novembre 2007

Malaria


Médiatisé par la fondation Gates, et relayé par the economist, un nouveau type de vaccin est annoncé, et l’espoir de parvenir à l’éradication de la maladie renait. Beaucoup d’économistes se sont penchées sur les effets de cette maladie. Tous les articles traitant du sujet ne manquent pas de relever quelques chiffres frappant : le PIB per capita est en moyenne 5 fois moins élevé dans les pays touchés par la malaria que dans les pays épargnés (ici), les taux de croissance seraient inferieurs de 0.25% a 1.3% par an. Comme l’explique Sachs et Malaney, la corrélation la causalité pourrait aller dans un sens (pauvreté cause malaria), après tout des pays comme Singapour, en zone tropicale se sont débarrassé du fléau. La causalité pourrait être contraire, la malaria causant la pauvreté, mais comment expliquer que des pays en zone tropicale aient réussi à sortir de la pauvreté. Enfin la causalité pourrait être dans les deux sens, les pays pauvres étant enfermés dans un cercle vicieux. La pauvreté empêchant de juguler la propagation de la maladie, le développement de la maladie empêchant alors le développement économique.

Les effets sur le développement du capital humain sont dévastateurs. La scolarité et le développement des enfants est très affecté, la productivité des adultes aussi. Or ces facteurs sont déterminants pour établir une croissance de long terme. La lutte contre la malaria est un objectif rentable pour l’aide international, les gains sanitaires et économiques pour le bien être des populations touchées pourraient être immenses. D’autant plus que les religieux de tous bords ne s’opposent pas au port de la moustiquaire. On se prend a rêver d’une grande mobilisation mondiale. L’article de the economist conclut par une estimation du cout de l’éradication de la malaria : 9Mi$ sur 20 a 30 ans. Combien de concerts de Bono pour sauver l’Afrique ?

vendredi 2 novembre 2007

Les remises: une source de croissance pour les PVD?

Pourquoi les travailleurs migrants renvoient ils de l’argent dans leur pays d’origine ? Il est pertinent de choisir la famille comme unité d’analyse ce phénomène, afin de tenir compte du fait que les relations entre les individus d’une cellule familial ne sont pas les mêmes qu’entre des agents sur un marché concurrentiel. Dans une perspective dynamique, la famille partage les couts et les bénéfices de la migration. Elle voit l’un de ces membres, souvent parmi les plus productif, partir. Elle investit beaucoup de son capital, par définition très limité, dans la migration. Beaucoup de la littérature introduit le concept d’altruisme : l’utilité du migrant dépend aussi de l’utilité de sa famille. Au delà d’un certain revenu, son utilité marginal est plus importante en envoyant de l’argent pour qu’il soit consommé par sa famille dans son pays d’origine que en consommant cet argent lui-même. La migration internationale coute très cher. On peut donc aussi voir la famille comme un investisseur utilisant son capital pour envoyer l’un des siens a l’étranger. Les remises seraient donc considérées comme le fruit de cet investissement. D’autres hypothèses considèrent les remises comme une diversification de portefeuille, le migrant plaçant une partie de ces revenues dans son pays d’accueil et une autre partie dans son pays d’origine.

Les études empiriques sur l’utilisation des remises montrent toutes le même résultat. La majeur partie des remises est utilise pour la consommation, et a une moindre échelle en épargne et investissement. Mais les investissements réalisés ne sont généralement pas des investissements productifs, ils se concentrent surtout sur l’immobilier. Le bien être et les actifs de la famille se trouvent donc augmenté, mais il n’est pas évident que toute l’économie du pays d’origine en profite. Certains auteurs mettent en avant l’existence d’un effet multiplicateur Keynésien de la consommation, mais il n’existe pas de preuve d’un impact des remises sur la croissance de long terme.

Chami, Fullenkamp et Jahjah (2005) proposent un model dont l’unité de base est une famille a deux individus, l’un migrant et l’autre restant dans le pays d’origine. Les hypothèses de base sont assez classiques, mais les auteurs ajoutent quelques spécificités. Le migrant a une fonction d’utilité incluant un certain degré d’altruisme. Il y a asymétrie d’information entre le migrant et le récipiendaire, et entre le récipiendaire et la firme dans le pays d’origine. La firme choisit un niveau de revenue haut ou bas, et ce niveau est choisit en fonction de l’espérance du niveau d’effort du travailleur dans le pays d’origine. Ce model montre que les remises se comportent comme un revenue substitution, les transferts augmentant quand le revenu diminue. Il existe donc un Alea moral pour le travailleur récipiendaire, qui va imposer une externalité négative à la société. Celui-ci étant risque averse, il préfère un revenu garanti, le transfert, à un niveau de revenue non garanti et liée à son effort. Dans ce cadre théorique, une étude économétrique montre une relation négative robuste entre croissance du PIB et croissance du niveau de remise. Les remises seraient contra-cyclique, ce qui est cohérent avec leur rôle de revenu compensatoire. Cette corrélation entre remises et croissance du PIB implique qu’il faut utiliser des techniques économétriques un peu plus subtiles pour démêler tout ca et établir une causalité. Les auteurs utilisent la techniques des variables instrument et établissent une relation robuste : les remises ont un impact négatif sur la croissance.

Il est frappant de constater que l’une des sources de capitaux les plus importantes pour les pays en voie de développement aient un effet négatif sur leur développement. D’autant plus que plusieurs études montrent que d’autres flux de capitaux, notamment IDE, ont un effet positif sur la croissance. De part leur nature même, il n’est pas évident qu’il existe des politiques permettant de modifier l’effet de ces remises sur la croissance. Les pays en développement n’ont pas les moyens fiscaux de modifier les incitations sur l’utilisation de cet argent, pour promouvoir l’investissement productif ou dans le capital humain. L’un des leviers d’action possible serait de réduire l’asymétrie d’information entre le migrant et sa famille afin que celui-ci puisse lui-même conditionner le montant transfert à leur utilisation.

mercredi 31 octobre 2007

El liberator

Attali, le libérateur de croissance, donne un entretient au Monde d'hier. On y trouve ses habituelles tirades toujours à la limite du non sens, mais pas toujours du bon coté de la limite: “La principale libération à faire, c'est la libération des catégories sociales qui, aujourd'hui, n'ont pas accès à exprimer toutes leurs formes de croissance."

On y lit aussi au détour d'une phrase quelques petite choses intéressantes."Le demandeur d'emploi doit être un salarié avec un contrat de travail signé avec l'agence de l'emploi." Lier les prestations sociales à la personne et pas a la fonction une idée proposée par pas mal d'économiste (enfin parmi ceux qui ne sont pas pour supprimer toute protection social) qui forme une des bases du système de flex-sécurité Danois, par exemple. Cela semble être une des seules manières efficaces d'introduire de la fluidité dans le marche du travail tout en conservant un bon niveau de sécurité. En plus un system de ce type permettrait de mettre fin a l'immense écart entre insiders, qui profitent d'un niveau de protection social élevé, et outsiders, qui subissent une précarité indigne.
"On ne peut pas demander aux corporations de réduire les rentes et les doubles emplois si l'État ne commence pas par le faire". Et même si l'État le fait, je ne suis pas sur que demander gentiment suffisent. "Il faudrait regrouper les communes en quelque 6 000 communautés de communes pour gérer les grandes infrastructures et faire en sorte qu'il n'y ait plus d'administration d'Etat au niveau du département". Cette proposition ressemble a s'y méprendre a la reforme administrative mise en place au Danemark début 2007. Les amter, équivalent de nos départements on été regroupé pour former cinq régions, et les communes on été fusionnées en communautés de communes, leur nombre passant de 270 a 98. Cette reforme n'aurait pas été possible sans le système de flex-securite et le fait que les agents de ces collectivités territoriales aient des contrats de droit privé. Je ne vois pas comment une telle reforme pourrait passer en France, ou il serait pourtant utile d'avoir un plus petit nombre d'unité administrative, mieux dotés et au pouvoir plus clairement définit.
Attali va bientôt nous proposer d'élire une Reine (Cecilia 1ere?) et d'aller coloniser un morceau de banquise.

mardi 30 octobre 2007

Remittances, migrations et pauvreté

Adams et Page font une étude cross-section (en coupe croisée ?) sur l’impact des migrations et des remittances sur la pauvreté. Les auteurs revendiquent leur étude comme étant la première sur un vaste échantillon de pays. Ce qui frappe en premier lieu c’est la pauvreté des donnés disponibles. Les pays en développement n’ont pas ou ne diffusent pas de statistiques sur les migrants qui quittent leurs territoires. Il faut donc essayer de reconstituer ces flux depuis les donnés des pays de destination des migrants. Le problème est que sur les quartes grandes zone de destination (US, Europe, Pays du Golf et Afrique du Sud) seul deux, les US et l’Europe, fournissent des donnés. D’autres parts ces chiffres ne tiennent pas compte des clandestins. Pour ces deux raisons, ils sont donc imprécis et fortement sous-estimés. Le problème est le même pour les remittances : seul l’argent transitant par le system bancaire et comptabilise, ors il ne fait aucun doute que beaucoup d’argent transite par des canaux informels, mais même la proportion de ces transfert est dure a estimer.

Malgré ces problèmes de données, on peut trouver des résultats intéressants avec un peu d’économétrie. Les migrations comme les remittances ont un effet positif sur la réduction de la pauvreté. Sous différentes spécifications du modèle, ces résultats demeurent, ils sont donc robustes, mais leur ampleur est faible. On peut y voir trois raisons. Les migrations et les remittances ont peu d’effets sur la pauvreté. Soit un effet de la sous estimation systématique des donnes. Un troisième argument un peu plus subtil est propose : l’effet se fait plus sentir sur la réduction de la profondeur de la pauvreté, c'est-à-dire la distance entre le ménage pauvre moyen et le seuil de pauvreté, de ce fait réduisant le Gini. Ce troisieme argument est appuyé par le fait que remittances et migration on un effet plus important lorsque l’on régresse sur le niveau de pauvreté que sur la part de pauvres.

La grande part d’informelle et de clandestinité qui entoure beaucoup de ce qui touche aux questions migratoires rend difficile le recueil de donnes et donc la découverte d’effets incontestable. Il semble néanmoins que les migrations et les remittances soit un moyen d’agir contre la pauvreté. Encore faut il être capable de saisir cet occasion, ors les opinion comme les politiques en Europe ne sembles plus voir en l’immigration qu’une menace économico-identitaire

dimanche 28 octobre 2007

Effet des remittances au Nicaragua

Aujourd'hui, un article de Andersen, Christensen et Molina base sur une étude empirique de l’impact des remittances sur les ménages au Nicaragua. Comme je vais probablement poster une série d'article sur le sujet, autant commencer par définir de quoi je parle. Remittances est un terme anglais désignant l'argent envoyé par un migrant dans son pays d'origine. N'ayant pas trouvé de traduction satisfaisant (c'est a dire plus courte que: "argent renvoyé par un migrant dans son pays d'origine"), et n'espérant pas entrer a l'Académie Française sous peu (de toute façon tant que je serais handicape de l'orthographe et aurais un clavier US, donc sans accent, je crois que ce n’est pas gagné), j'utiliserai donc le terme anglais.

Cette étude a été conduite en deux temps : en 1998 une première enquête sur plus de 17500 personnes, en 2001 un nouveau questionnaire similaire adressé aux mêmes familles dans la mesure du possible. Les questions portent sur le montant et la fréquence des transferts d’argents reçu de l’étranger. Sont aussi posées une série de questions sur les caractéristiques du ménage (taille, niveau de revenue, âges,…) sa consommation, son épargne, la scolarisation des enfants, les dépenses de santé…

Les études conduites au niveau macro établissent des résultats contradictoires. L’idée est donc qu’une étude au niveau micro de l’effet des remittances sur les ménages permettrait d’éclairer les mécanismes en action. On constate clairement que plus un ménage reçoit d’argent, en valeur absolue, plus ses chances de s’élever dans l’échelle social sont grande et celle de descendre sont faible. La ou les choses se compliquent, c’est que quand on regarde l’effet en fonction de la proportion de remittances dans les revenues du ménage. Pour ceux dont la proportion est inferieur a 23%, l’effet sur la mobilité social est toujours positif (par rapport au groupe témoin), en revanche pour les ménages dont la part est élevée, l’effet devient moins important pour la mobilité ascendante. Les donnes montrent même un résultat négatif au delà d’un certain niveau.

Les remittances les plus importantes sont aussi les plus régulière, elles constituent un revenue stable pour certain ménages, ce qui diminue les incitations a investir cet argent. Il est toujours bon a prendre qu’elles servent de filet de sécurité pour le ménage et limite les risque de glissement dans la pauvreté.

Quelques régressions plus tard, l’effet sur l’éducation est très faiblement positif, mais non-significatif et non robuste. Sur l’offre de travail l’effet est tres faible et négatif, l’argent est utilise en partie pour acheter du temps de loisir. Le seul effet vraiment positif est celui sur les dépenses de santé, mais la direction de causalité n’est pas clairement établie : Les migrants tendent ils a envoyer plus d’argent a leur famille quand il y a des dépenses de santés auxquelles il faut faire face ou les familles investissent elles plus dans la sante quand elles reçoivent plus d’argent?

Que peut-on conclure de cette étude ? Les auteurs insistent sur le fait qu’au Nicaragua pour beaucoup des familles qui reçoivent ces transferts, ils constituent une source de revenue régulier. Ils permettent de réduire la vulnérabilité sociale des ménages, et d’accroitre leur mobilité ascendante, mais seulement jusqu'à un certain point. L’éducation et l’investissement sont des facteurs indispensables à une croissance de long terme, ors ils ne sont pas significativement booste par les remittances. Il existe un arbitrage entre réduction de la pauvreté à court et a long terme, et il semble que le résultat de cet arbitrage tende vers le court terme.

jeudi 25 octobre 2007

Elections !

Depuis au moins 2 mois les rumeurs couraient. Ca y est. Anders Fogh Rasmussen, premier ministre a demande à la reine de convoquer des élections. Le mandat des députés courait jusqu’en février 2009, mais la pratique est courante ici de tenir des élections avant terme. Rasmussen a déclaré que les spéculations qui entouraient la tenue d’élection depuis des mois « affectent le paysage politique et rendent difficile de forger des compromis ». La coalition libéral-conservateur au pouvoir vit ses dernières semaines, quelque soit le résultat du scrutin.

Les commentateurs s’accordent a trouver le moment bien choisi. Les performances économiques du Danemark sont impressionnantes, 3,5% de croissance, un chômage quasi-résiduel (qui a parle de NAIRU ?), mais les prévisions pour 2008 font moins rêver. Le contingent Danois en Irak a été retiré, c’était l’une des principaux reproches fait à Rasmussen, qui avait pris la décision de l’envoyer. Le traite simplifie/de reforme des institutions/constitutionnel (rayez les mentions inutiles) adopté la semaine dernière par les chefs d’états de l’UE constitue plus une cause de souci que de soulagement pour le premier ministre. Le Danemark n’a jamais été un pays farouchement pro-européen, et l’actuel coalition est compose du parti du peuple danois, parti nationaliste et donc violement anti-européen. Or le gouvernent doit décider si la ratification de ce traite doit être soumise a referendum, et s’il consultation populaire il y a, il y a de forte chance que le traité soit rejeté, ce qui placerait Rasmussen dans une situation délicate dans la mesure où il l’a négocié et devra donc le défendre. Le Folkeparti lui poussera pour une consultation populaire et appellera a rejeter le traiter. Explosion de la coalition au pouvoir garantie.

Si vous voulez tout comprendre des élections danoises, savoir pourquoi venstre (la gauche en danois) est un parti de droite, pourquoi La nouvelle alliance, parti de centre gauche conduit par un palestinien, déclare d’ors et déjà soutenir Rasmussen, allié d’une formation xénophobe. Pourquoi personne ne parle des sociaux démocrates, alors qu’ils sont crédités de 25 à 30% selon les sondages. Et enfin ce que la reine vient faire dans l’histoire, stay tuned.

Détail intéressant, les élections ont lieu trois semaines seulement après avoir été convoquées. Rien d’exceptionnel ici, c’est la tradition, mais cela laisse présager d’une campagne intense. En fin d’après-midi dans les rues d’Aarhus, soit quelques heures après le lancement de la campagne, les distributeurs de tracts était déjà au travail.

mercredi 24 octobre 2007

Emmenagement

Ce blog est la continuation de mon précédent blog sur une autre plate forme.
Pour ceux que ça intéresserais, l'adresse du prédécesseur: http://www.sanchop.canalblog.com/