vendredi 9 novembre 2007

Vive le DDT


En complément de mon précédent post, trouvé via le PSD blog de la banque mondiale, Mosquitoes, The long-term effects of malaria eradication in India. Les auteurs analysent les effets en termes d’alphabétisation et d’achèvement d’une éducation primaire d’une campagne d’éradication de la malaria. Cette étude utilise une base de données indienne impressionnante. Regroupant district par district (plus de 400) différents proxy du taux de prévalence de la maladie, son type (endémique ou épidémique), ainsi que de nombreuses informations au niveau micro sur la population. Les districts sont repartis en trois groupe en fonction de leur exposition a la malaria, la population en deux catégories, ceux nées avant la campagne d’éradication, et ceux nées après la fin de celle-ci. Arguant du peu d’effet de la malaria en zone urbaine, ils font de ces populations le groupe témoin.

Les taux d’alphabétisation et d’éducation primaire sont supérieurs de 12% pour les personnes nées après la campagne d’éradication par rapport aux personnes nées avant. Sur ces 12% la moitie peut être expliquée par la quasi-disparition de la maladie. Plus intéressant, en assumant un taux de retour de 10% pour l’éducation primaire, ce qui est dans la partie basse de la fourchette habituelle, la malaria réduit le revenu de 7 a 10%, et ce uniquement par le biais de l’éducation.

Les auteurs y voient un lien causal important entre sante publique et croissance économique. On peut y ajouter l’effet sur la productivité des travailleurs, le taux de participation au marche du travail (il faut quelqu’un pour faire le garde malade) et d’autres. On voit la qu’il y a probablement un lien fort entre sante publique et croissance.

Une critique tout de même. Singhal et al ecrivent: These results suggest that the gains observed in the rural sample are not due to overall economic improvements in malarious areas that are unrelated to the eradication campaign, since such improvements would have most likely affected both rural and urban areas”. C’est sur cette affirmation que repose l’utilisation de la population urbaine comme groupe témoin. Je la trouve discutable dans la mesure où à peu prés au même moment, l’Inde faisait sa révolution verte. Les rendements agricole ont augmentes, la production est devenue plus régulière, ce qui a des effets directs sur la sante des populations rurale. On peu aussi imaginer que la mécanisation a permis de libérer de la main d’œuvre, notamment les enfants, des taches agricoles pour leurs permettre de se consacrer a l’école. Rien n'est simple...

Aucun commentaire: